...les fanfares jouaient les airs les plus rapides ; les drapeaux aux couleurs des partis claquaient...
Quand ils passèrent « Capitaine Flam, tu n’es pas de notre galaxie, mais du fond de la nuit » à la demande d’un groupe de couillons, Libert et Fabio mirent les voiles. I fallait pas non plus les prendre pour des trous d’balles. Non, mais, merde à la fin : i’s avaient plus l’âge de chanter des conneries pareilles.
Cette année ils avaient invité la Bande à Lolo. C’est bien, ça, la Bande à Lolo. Ça attire le monde.
« C’est vrai, m’dame Gatti, disait Libert, i sont vraiment bons. Super ambiance, la Bande à Lolo. »
La musique changea. Elle ne pouvait plus se mentir. Son pied battit le rythme. C’était Fedde Le Grand. C’était Raise your hands up 4 Detroit, our lovely city.
« Uuh… Come on you women… Let’s do the jitterbug swing. »
Saint-Michel et Luc connaissaient les paroles et répétaient « jitterbug swing » en cadence, tapant le rythme des doigts, des mains et des pieds.
Sans prélude, à l’unisson, les premiers coups d’archets, un trait long puis une saccade, un silence, le même trait, la même saccade, un silence encore, ces attaques répétées, violentes comme un aigle en plongée sur sa proie, saisirent Sandrine de pied en cap.